La route des esclaves est la mémoire de l’esclavage pour l’Afrique et le Bénin en particulier. Elle est située à Ouidah, l’une des villes historiques et touristiques du pays. Ce parcours de la mémoire est rehaussé par des lieux de commémoration qui suscitent de vives émotions.
Découvrons ensemble les 7 étapes qui ont marqué ce commerce d’hommes et femmes.
Petite histoire:
La déportation des Africains est survenue peu après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Tout a commencé donc au 15e siècle par la naissance du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Ainsi, pour recruter des braves valides, les Portugais, les Français et les Anglais se sont installés sur la cote béninoise. Les rois du Dahomey recevaient en échange des hommes livrés, des pacotilles et d’autres objets qu’ils jugeaient précieux.
Pour les transporter vers l’Amérique, les esclaves sont réunis à un seul lieu. Au Bénin, ces derniers empruntaient la route des esclaves de Ouidah dont voici les étapes essentielles dans cet article.
La route des esclaves se visite à pied et fait envions 4km, elle est jalonnée de 23 magnifiques statues colorées. La plupart ont été réalisées par Cyprien Tokoudagba, peintre et sculpteur béninois. Chaque statue représente une part de l’histoire sur la déportation des esclaves.
1ere étape: La vente aux enchères
La vente aux enchères se faisait sous un arbre. Après les captures des esclaves, Européens et Africains se retrouvaient pour échanger de marchandises.
La règle était simple 1 pipe valait 5 esclaves, 12 bouteilles d’alcool valaient 10 esclaves, 1 canon valait 15 hommes ou 21 femmes. Les esclaves vendus devaient être robustes et en bonne santé.
De nos jours cette place est dénommée place cha cha en l’honneur de Felix Francisco de Souza dit cha cha, grand négociateur à Ouidah. Après être sélectionnés, chaque acheteur marquait ses esclaves à l’aide des fers chauds.
2eme étape : La maison fleurie
La maison fleurie est située en face de la place cha cha. Elle a été détruite et n’existe plus de nos jours. C’est l’étape de gavage des noms de chaque acheteur sur ses esclaves grâce au fer rouge. Une fois marqués, les esclaves commencent la marche vers leur destin.
3eme étape : l’arbre oubli
Cet arbre selon plusieurs sources aurait été planté au 17e siècle par le roi de cette époque. Les esclaves enchainés devaient sacrifier à la tradition qui consistait à faire le tour de l’arbre.
9 tours pour les esclaves hommes et 7 pour les femmes. Ce geste leur permettait d’oublier leur origine, leur tradition, leur culture, leur identité afin qu’ils ne réagissent plus comme des humains, mais plutôt comme des animaux.
Pourquoi 9 et 7 tours?
À cette époque, les peuples pensaient que les hommes avaient 9 paires de côtes et les femmes 7 paires.
Aujourd’hui, un arbre a été replanté sur le site. À ses côtés, une statue d’une sirène est installée. Elle regarde vers la mer ce qui signifie une destination inconnue.
Juste après l’arbre de l’oubli se trouve le village zounbadji.
4eme étape : Les cases Zomachi au village zounbadji
C’est le dernier village avant la déportation. Au 15e siècle, ce village était une zone marécageuse. On les conduisait dans ce lieu pour les affaiblir afin d’éviter des rébellions.
Ainsi, certains mourraient de faim et d’autres de maladie.
Ils étaient contraints de rester dans ce village pendant 3 à 4 mois. Ce lieu de nos jours est devenu un village. Des cases sont battit pour rendre hommage aux esclaves.
5e étape: Le mémorial de souvenir
Encore appelle cimetière, c’est à cet endroit que sont délaissé les esclaves décédés, fatigués et malades. Ils sont jetés dans une fausse d’une profondeur de 10metres et de 6 mètres de largeur. Un mémorial a été érigé à cet endroit de nos jours avec un mur de lamentation au milieu pour retracer l’histoire.
À quelques mètres du mémorial ou cimetières se trouve un arbre au milieu d’une placette. Il s’agit de l’arbre de retour.
Pourquoi retour?
6e étape: l’arbre de retour
Cet arbre aurait déjà plus de 200 selon les témoignages. Il permettait le retour spirituel de l’âme des esclaves s’ils mouraient lors du trajet ou sur place. L’idée est de leur permettre de se retrouver sur la terre de leurs ancêtres. En présence des eguguns (revenant) les esclaves hommes comme femmes faisaient donc 3 fois le tour de cet arbre.
Dernière étape qui scelle la déportation est la porte du non-retour.
7e étape: La porte du non-retour
Elle marque la fin de ce long processus d’embarquement. La porte de Non Retour a été réalisée par Fortuné BANDEIRA, architecte, décorateur et peintre béninois.
Pourquoi donc la porte du non-retour ? Veuillez lire notre article à ce sujet en cliquant ici.
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