Elles sont nombreuses ces fêtes communautaires et identitaires qu’on retrouve au Bénin. Elles constituent généralement, un moment de retrouvaille entre les fils et filles de ces communautés autour de leurs valeurs culturelles. Elles sont devenues de nos jours des fêtes à dimension nationale et internationale.
On démarre par la plus ancienne de toutes les fêtes communautaires :
Le Nonvitcha
« Nonvitcha, la centenaire »
C’est une fête identitaire des peuples xwéda et xwla de la ville de Grand PoPo. Elle a été célébrée pour la première fois en 1923 et en peu de temps elle est devenue une fête internationale.
C’est quoi le Nonvitcha?
Nonvitcha signifie « frères unis » en langue locale xwla. Elle a été instaurée par les ressortissants de cette communauté. C’est un moment de retrouvaille entre fils et filles de xwla et xweda. Le Nonvitcha est célébré tous les ans à l’occasion de la fête de Pentecôte. Plusieurs activités sont organisées lors de cette célébration dont nous aborderons les détails plus tard.
Parlons d’abord de l’historique de cette fête.
Historique et origine du Nonvitcha
Selon plusieurs sources et témoignages, l’idée d’instaurer cette fête est venue du sieur Adolphe GNASOUNOU-Akpa natif d’un petit village de Grand POPO appelé DOYI. Ce dernier effectue un voyage en 1919 dans plusieurs pays comme le Cameroun, le Ghana, le Nigeria et le Togo. Adolphe GNANSOUNOU-AKPA décide selon nos sources de créer Nonvitcha pour promouvoir l’unité et la fraternité entre les fils de xwla et xwéda. C’est ainsi qu’est née une association à but non lucratif du nom «Nonvitcha». L’association a été enregistrée en 1933 au ministère de l’Intérieur. Revenons sur les faits qui marquent cette célébration.
Comme on l’avait évoqué au début , la journée officielle pour célébrer le Nonvitcha est le dimanche de Pentecôte. Mais compte tenu de son ampleur, la célébration se fait désormais sur plusieurs jours. C’est la ville de Grand POPO qui accueille cette fête avec un lieu retenu où sont organisées des manifestations.
Parlant des évènements qui caractérisent cette fête, on peut citer la grande messe d’action de grâce, des communications, des compétitions sportives, des représentations culturelles, des soirées dansantes. Au-delà d’une célébration régionale et nationale, le Nonvitcha accueille des centaines d’étrangers et de touristes qui viennent pour découvrir la culture de ce peuple.
Le Nonvitcha c’est aussi une opportunité d’affaires avec la présence de plusieurs entreprises qui profitent de l’affluence pour couler leurs produits.Enfin de compte, chacun y trouve sa part.
Vous êtes passionné de la culture ou vous voulez en savoir plus sur la fête de l’igname ? Voilà nous y sommes !
La fête de l’igname
C’est Savalou qui accueille la fête de l’igname chaque année. C’est une célébration qui marque la consommation de l’igname nouvellement récoltée. La fête de l’igname est élargie désormais au peuple Mahi (une communauté qui réside beaucoup plus dans les collines) et draine chaque année des milliers de Béninois et touristes.
Voici ce vous devez savoir sur cette célébration.
Historique sur la fête de l’igname
Il faut remonter à la période coloniale pour comprendre l’origine de la fête de l’igname. En effet le peuple Mahi dédiait cette célébration aux divinités pour les remercier de l’abondance des moissons venant des champs. En 1954 cette fête sera élargie au rassemblement de la diaspora de Savalou, qui décide d’en faire un moment de retrouvaille tous les ans.
Comment est donc célébrée la fête de l’igname de nos jours ?
Encore appelée fête du 15 Août, la fête de l’igname a pris une autre tournure. Si certains faits traditionnels continuent d’exister comme le rituel des offrandes et des rites traditionnels aux ancêtres avec la présence du roi de Savalou, l’accent est beaucoup plus mis sur les réflexions autour du développement de la localité. Rappelons que le rituel des sacrifices du roi aux ancêtres lance officiellement la consommation de l’igname appelée « laboco »(type de culture d’igname sucrée). Cette catégorie d’igname est consommée par la communauté Mahi du Bénin. Généralement, c’est la forme pilée de l’igname appelée « Agou » qui est choisi pour célébrer cette fête.
Notons également que la fête de l’igname est aussi l’occasion où sont tenues les grandes assises et conférences animées par les personnalités politiques de la ville. Des compétitions sportives et plusieurs activités culturelles animent cette célébration. La fête du 15 Août est aussi une opportunité d’affaire pour ceux qui aiment le bizness. En effet, une grande foire est organisée du 12 au 16 août.
Faisons un tour au nord du Bénin pour parler de la fête des Baatonus.
La fête de la Gaani
La fête de la Ganni marque la fin et le début d’une nouvelle année chez les Baatonus. C’est une fête traditionnelle de deux jours célébrée par les Baatonus au Bénin, les Baatonus du Nigeria et ceux du Togo. C’est un moment de réjouissance, de communion fraternelle entre les Baribas. À l’occasion de cette fête, le roi reçoit des cadeaux et des vœux du Nouvel An.
Origine de la fête de Gaani
La fête de la Gaani remonte à plus de sept siècles. Elle est inspirée de la fête commémorative de la naissance du prophète Mohamed appelé Mahouloud. En effet le peuple Dendi venu s’installer demanda la permission au roi de Nikki de célébrer la Gaani qui signifie danser, se réjouir en langue Dendi, pour honorer leur prophète. Le roi voyant son intérêt leur donna son accord et décide de faire de cette célébration une occasion pour rendre hommage aux ancêtres. Le roi dit aux siens « tel jour comme la communauté musulmane, nous allons nous réjouir, nous allons faire la Gaani, cette réjouissance s’appellera Gaani » c’est ainsi que la Gaani est née et voilà la raison pour laquelle elle est célébrée à la même période que le Mahouloud.
Comment est célébrée la fête de la Gaani ?
Comme annoncé cette célébration se tient en deux jours. Le premier jour qui est le jour le plus important est appelé Sonnirou et le second jour appelé Kayessi (jour secondaire).
Le premier jour lance les hostilités de la fête. Lors du Sonnirou, le roi de Nikki monte sur un cheval pour effectuer un parcours rituel. Plusieurs étapes marquent ce parcours.
La première étape s’appelle Démanu où le roi se rend à cheval chez l’Imam de la mosquée centrale de Nikki. Il se rend après au lieu où les soldats se préparaient pour les batailles appelé tem yakuza bakaru. Ensuite le roi se rend à Dakirou qui est la tombe de SERO BETETE (fils de KPé-lafia fondateur de la dynastie des yari lafiarou) et de sa sœur BAKE DOUWE puis à Bantiarou, la tombe de KPE LAFIA Gambarou souaro.
Une fois que le roi quitte Bantiarou, il se rend à l’ancien palais de Danri qui est réhabilité aujourd’hui à titre de musée. La prochaine étape est le premier passage du roi devant les tambours sacrés à 15h précise. C’est la septième étape qui consacre la visite du roi au Banpkilou et après suit la dernière étape où le roi revient devant les tambours sacrés. À son retour l’empereur salue les officiels et l’assistance dans l’enceinte du palais royal et il s’installe enfin dans la case ronde ce qui lance officiellement les rituels et les réjouissances. Les danses traditionnelles et de beaux spectacles offerts par des cavaliers clôturent cette journée.
Quant au deuxième jour (Kayessi) de célébration, il est marqué par la cérémonie des baptêmes des princes et princesses Wassangaris. Comme à l’accoutumée les princes et princesses se font raser la tête par la sœur du roi. Un nom Wassangari est donné aux nouveaux baptisés. Cette deuxième journée se termine par une concertation générale entre ministres de l’empereur, dignitaires, princes et chefs traditionnels.
Notons pour finir qu’une foire est désormais organisée lors de cette célébration à Nikki accompagnée de plusieurs conférences qui se tiennent à la maison de la Gaani.
Nous espérons que vous avez aimé notre article. Parlez d’une fête culturelle qui ne se trouve pas dans notre texte. Laissez nous vos avis en commentaire.
